Je me réveille à 7h et Lawrence à déjà quasiment tout fait ! Il a remballer sa tente et l'eau est déjà entrain de chauffer.

Je me presse pour "rattraper" mon retard car je ne voudrais pas qu'il fasse toutes les tâches.

Hier j'avais dit que je ferais la vaisselle ce matin mais voilà c'est déjà fait.

Je pensais qu'on s'était dit 7h et bien c'était 6h30 en réalité.


On prend les bikes après mon double café et honnêtement je ne sais pas à quoi m'attendre aujourd'hui !

La Pamyr highway nous a montré un double visage hier avec du roulant agréable et du quasiment impossible à rouler...



Le début de matinée est dans du technique, la route est la rivière se confondent

On fait plusieurs centaines de mètres dans le lit de la rivière qui est fait de galet.

A base vitesse pour voir les obstacles immergé, les pneux glissent un peu, il faut donner des coup de rein et s'employer sur les poignées pour garder l'équilibre et ne pas tomber.

On fini cette section avec les chaussettes un peu mouillé par cette eau de glacier.


On rentre dans un village, on est invité à boire le thé mais cela fait seulement 45min qu'on roule alors on refuse poliment.


Puis devant nous la route s'élève.

Là je me dis que ça va faire mal.

Hier dans la section difficile, on ne distinguait pas beaucoup la pente tellement les montagnes sont abruptes.

Là c'est très visible, au bout du village, la route monte à pic tel un départ de montagne russe.

Ça fait d'ailleurs aussi peur!


On arrive au pied du gros morceau du jour, je donne 3 coups de pédales mais tout de suite je perds le grip et dérape.

Le sol est trop meuble, mes pneus trop fin et lisse et ce vélo qui est toujours rempli à rabords de pâtes et de riz.


Avec Lawrence on se consulte....

Comment on fait pour continuer d'avancer ?

On fait le choix de pousser les vélos, de toute façon c'est inroulable, et on les poussent un par un par.

On est une équipe, on s'entraide.

On pousse un vélo sur quelques mètres, puis on descend chercher le deuxième.

On recommence jusqu'au prochain virage.

Puis jusqu'au prochain replat.

Aller on y est presque on va un peu plus loin avec le premier vélo, c'est bientôt fini...


Tien tu parles si c'est bientôt fini !

Ça nous prendra quasiment 3h pour faire moins de 4km.

L'altitude ( jusqu'à 3085m) , le chaleur ( 35°c), les cailloux qui glissent sous nos pieds, le poids des vélos....

C'est particulier désagréable.

Je suis à ça de sortir de moi et de me mettre en colère tellement je déteste faire ça poussé le vélo.

Mais pas de saut d'humeur, il faut pas montrer la détresse de la situation à Lawrence qui souffre certainement plus que moi à cette instant.

Ça confirme une chose que je savais déjà, j'adore faire du vélo, je déteste pousser le vélo !


Dans cette section en monté qui atteindra 3085m d'altitude, il y a une dame qui marche elle aussi en direction du prochain village.

Elle est de la région, elle connait certains biens le monstre rocheux que nous sommes entrain de gravir.

On se croise plusieurs fois dans la matinée.

On pousse 1er vélo, on la croise en descendant pour aller chercher le deuxième vélo etc etc.

Elle nous dit avec 40ans, visuel elle fait plutôt 60!

La région est dur pour les hommes ici, tu vieillis beaucoup plus vite que ailleurs dans cette environnement pas très propice à l'être humain.


En fin de matinée, on est toujours dans la pente raide, il y a un 4x4 qui descend.

Et bien même lui il est en délicatesse dans cette portion. Tu m'étonnes que nous en bave comme diplodocus.


Ça y est, c'est enfin du plat, on a atteint le sommet.

On est cuit l'un comme l'autre!


On roule jusqu'au prochain village et on espère vivement trouver quelqu'un pour nous proposer de prendre un thé.

Ça ne manque pas, un monsieur nous conduit au centre des hostilités où tout le village est présent.

C'est samedi aujourd'hui, il y a peut-être un rapport sur le fait que tout le monde soit là.

C'est l'heure du repas, on se fait pas prier pour manger le plov et boire le thé.


Moi je sens bien que la matinée m'a fait quelques choses, j'ai mal au jambes et j'ai quelques spams dans les mollets.

A pousser comme un sourd les vélos dans de telles pente le risque de tendinite du talon d'Achille est élevé.


Après manger on nous autorise à faire la sieste, je me prends 30 min de repos, le corps est une masse immobile.


Il est temps de repartir, notre objectif du jour est Ghudara à 5km d'ici.

Aller un petit effort, ça va le faire...

Je mets de la musique, je suis motivé, j'ai repris des forces, je suis prêt à tout déchirer sur le vélo mais.... j'ai plus du tout de frein avant, impossible de prendre de la vitesse sous peine d'une grosse gamelle !

Ma réparation ne tient pas, 2x en 2j que j'ai plus de frein. Il faut impérativement faire quelques choses car, même si on va monter encore quelques jours, au bout d'un moment il faudra bien redescendre !


Il nous faudra pousser une seconde fois aujourd'hui, mais cette fois ça n'a duré que 30 min environ.


On arrive à Ghudara et on est tous les 2 KO.

On est à 3000m, les effets de l'altitude sont un peu là, on marche au ralenti.


On trouve un Homestay pour la nuit.

Il faut au moins passer 1 nuit à 3000m pour l'acclimatation.

Dans cette maison il y a déjà un vélo de voyage de stationné. C'est celui de Zoé qui descend la Bartang avec son chien dans une remorque.


Je file à la "douche", qui se passe dans le sauna du village et où le mitigeur c'est une gamelle dans laquelle tu mets un peu d'eau froide et un peu d'eau chaude avant de te verser le tout sur toi.

Ça demande un petit coup de main pour le dosage, trop chaud, trop froid, encore trop chaud.....


Après la douche je trouve un accordéon dans la chambre, je m'enparre de l'instrument et sort quelques son.

L'hôte arrive dans la pièce avec un ami, je lui rend son bien tandis que son ami tape sur un tambour et alors moi je sors chercher mon harmonica.

On joue de la musique à 3, au fond de la Bartang, au milieu du Pamyr, à 3000m d'altitude.


L'harmonica ne sort pas souvent de sa boîte, tout comme ma flasque de cognac...

Choses promis,. choses dû, j'avais dit à Lawrence après avoir le sommet ce matin que nous aurions droit un un verre pour se féliciter de ces deux jours difficiles sur la piste de la Bartang.