Il fait frais ce matin au réveil, je suis en t-shirt au sortir du duvet mais j'ai rapidement froid, je mets mon coupe vent qui est à portée de main.


J'imagine que la journée sera comme hier, en monté douce dans la vallée le long de la rivière.

Bien je me suis trompé !


La matinée est effectivement assez simple, même si il y a quelques passages techniques à passer, pierriers, ruisseau, pont entrain de s'effondrer.

Le soleil est présent, je me suis réchauffé, j'apprécie les difficultés du parcours dans cette environnement composé de roche de différentes couleurs.


On arrive dans un village après 2h15 de vélo.

On nous offre le thé et le ravito.


On reprend la route et je fais une erreur d'itinéraire.

Il y a qu'une route depuis 2j mais la ça part à gauche et en face dans une grande étendue de sable noir.

Je ne vois pas le chemin qui part à gauche et je continue tout droit.

On passe un pont et là Vlan un grand coup de cul.

J'arrive à passer sur le vélo mais voilà comment c'est raide.

Le coeur tape fort dans la poitrine.

On arrive dans un petit regroupement de maisons.

Une nouvelle fois la route se divise en deux.

Je sors ma carte pour voir laquelle choisir.

C'est là que je me rends compte que je ne suis pas du tout sur mon itinéraire !

J'ai pris direction Sarez lake mais nous on va pas là bas.

Sarez lake est un itinéraire de randonnée à pied pour aller voir un lac à 3000m d'altitude. C'est un cul de sac. Si tu y vas tu dois revenir par le même chemin qu'à l'aller.

Avec lawrence on s'est dit que nous irons pas. ( en plus j'ai entendu dire que l'accès au lac est payant)

Il n'y avait qu'un "piège" sur l'itinéraire aujourd'hui et je suis tombé dedans.

Vite demi tour avant que Lawrence monte la bosse pour rien, trop tard il est déjà à ma hauteur.

Désolé on doit redescendre mon ami, nous c'est l'autre route qui monte sur la montagne en face que l'on doit prendre.

On redescend sur le banc de sable et on s'engage sur la deuxième piste disponible.


Et Vlan ça y est, nous y sommes ! La Pamyr highway est réputée comme l'une des routes les plus difficiles à vélo, je vais comprendre pourquoi maintenant.

Je suis à 2500m d'altitude et le col à passer culmine à 2932m au dessus du niveau de la Mer.

Pour grimpe les 432m de D+ qui me sépare du top la distance est de 4,5km.

On se rend pas compte sur les photos où même sur le terrain mais la rampe est abominablement raide.

Nous avons déjà fait plus de 3h de vélo aujourd'hui, l'erreur d'aiguillage m'a pris quelques cartouches aussi et c'est maintenant que la difficulté arrive.

Je vais mettre 40min pour atteindre le sommet !

Je suis littéralement asphyxié pour la pente est le manque d'oxygène.

J'avais pris tarif il y a quelques jours à 2500 et là c'est encore plus haut qu'il faut aller.

Le vélo n'a pas perdu un gramme depuis le départ de Dushanbe, on mange les vivres de Lawrence afin de le délester un peu chaque jour, mon bike est toujours proche des 50kg.

Je mets un point d'honneur à tout monté sur la selle malgré les différents pierriers et marches à franchir.

Pour cela je dois m'arrêter très très régulièrement car j'ai le souffle court.

Ça ressemble à un séance de fractionné 30s/30s! Je pédale le plus longtemps possible soit 45sec max, puis je prends 30sec de récup et ainsi de suite pendant 40min !

C'était long et difficile mais j'arrive au point de bascule.

J'ai franchi la difficulté.

Vu comment j'ai souffert je pense à Lawrence qui doit pas en mène large plus bas.

Je pause le vélo sur la béquille et je redescends au pas de course pour aller pousser Lawrence.

Il est environ 1.5km plus bas.


En faisant ces premiers foulée j'ai le sentiment de faire la meilleure chose qu'il soit pour moi, venir en aide aux autres, en plus ça demande une capacité physique et j'apprécie mettre ce point fort en évidence.


J'arrive au niveau de Lawrence, je me place derrière le porte badge, les mains sur les sacoches et pousse mon Robine !

Lawrence se s'en poussé des ailes, normal je suis derrière au petit trop entrain pousser comme un âne.

Honnêtement je trouve cette deuxième monté plus facile en courant que sur le vélo.


On arrive à mettre les 2 vélos à 2900. Lawrence est HS, moi j'ai bien travaillé mais je ne ressens pas de fatigue plus que ça.

Je suis content de ne pas être touché par l'altitude.

Je savoure ce moment, en haut de la montagne, en plein soleil, après une bonne séance d'intensité.


Maintenant c'est le moment de descendre.

J'active le mode Pich-Pich !?

Et bien oui et non....

La première partie de descente c'est la récompense après l'effort. Trop trop bien la descente sur la piste en bord de falaise jusqu'au moment où....mon frein avant ne répond plus !

Je pompe le levier pour retrouver de la pression dans le maître cylindre mais rien n'a faire.

Le levier serré à fond jusqu'au guidon, rien ne se passe, pas de perte de vitesse, je n'ai plus que le frein arrière pour maîtriser ma vitesse.


Autant vous dire que c'est pas très rassurant même si j'ai déjà vécu ça hier....

La pente est raide dans des graviers qui roule, la roue arrière dérape plusieurs fois, j'arrive à garder l'équilibre et à ne pas chuter.


16h40, ça y est plus de jus !

On n'a pas mangé à midi, avec le gros passage à 2900m on en a assez fait pour aujourd'hui.

On trouve un pas d'endroit où se poser le bivouac, en plus on n'a pas d'eau sur nous.

Bref c'est mal engagé, il n'y a rien de plat autour de nous et si par bonheur c'est plat c'est plein de cailloux et de rochers.

On passe un petit pont en bois un peu en salle état, à la base du pont un petit banc de sable, c'est pourrais le faire mais on a toujours pas d'eau.

Miracle 150m après le pont il y a un petit ruisseau.

Aller on va pas chercher mieux ailleurs on en assez fait pour aujourd'hui.

On revient au pied du pont, on débarasse quelques cailloux pour faire de la place à nos tentes.

Puis toilette au ruisseau, je me mets en tenue d'Adam pour aller en peux plus dans le détail que hier quand je vois un marcheurs arriver en face.

Vite vite vite....


Après manger on contemple les étoiles avant d'aller se coucher.

Les bouchons d'oreilles seront de sortie car le torrent au pied du quel nous dormons et p

uissant, on entend les rochers rouler dans le lit tellement il a de la force.