Aujourd'hui.... va-t-on changer de pays ?


On décolle de la guest house vers 9h sous un grand soleil et sans vent.


Sur le papier l'étape d'aujourd'hui semble accessible. La frontière Tadjikistan est à 50km puis 20km de "nomanland" pour arriver à la frontière Kyrgys. Nous avons 400m de D+ a faire pour passer un col à 4300m d'altitude. Pour l'instant nous n'avons pas encore atteint cette altitude.


Les premiers kilomètres se passe très bien, le décor est digne d'une film de science-fiction avec toutes ces montagnes enneigées et ce lac gigantesque d'une couleur bleu nuit.

On en prend plein les yeux et on s'arrête faire des photos.


Soudain un couple de cyclistes allemands arrivent en sens inverse.

Entre nous il y a un fort contraste vestimentaire.

Moi je suis en short, une t-shirt thermique, mon coupe vent et ma petite paire de gants fine.

Enfance c'est un peu l'opposé ! Gant de ski, pantalon "fourré", doudoune, par dessus le coupe vent, capuche visser sur la tête.

On comprend plus tard le pourquoi du comment.

On s'échange des informations sur nos trajets respectifs et on échange même quelques billets. Et oui on change de pays donc de monnaie, il n'y a pas de distributeur dans le coin et en plus la frontière étant ouverte juste pour les touristes les locaux ne sont pas intéressés par la monnaie du voisin.


Aller on poursuit !

Là ça grimpe un peu, puis ça tourne légèrement sur la droite pour passer entre deux monts et vlan! Revoilà Éole qui nous salut de bon cœur en plein dans le torse.

Bon ok, on vient de faire 20km, on est chaud, j'avance sans trop réfléchir.


Plus on grimpe, plus cette force invisible nous ralenti, enfin elle nous freine carrément ! Je suis petit plateau, grand pignon et j'ai du mal à faire un tour de pédale...

Je continue de m'employer sur mon vélo et donc je monte en altitude, 4100, 4150, 4200, le thermomètre de la montre indique 4°c! Avec ce vent la sensation c'est plutôt -10°c!

Je ne tiens plus ! J'ai froid et mon mental faiblit.

Je ne supporte plus la difficulté, je sors les gants hiver et la doudoune ! Je comprends mieux nos amis allemands.


J'ai une peut plus chaud mais ça continue toujours de monté avec cette toile ondulée qui sert de surface. La tête basse je regarde que ma roue avant et je m'efforce de continuer à la faire tourner.

Les petits passages en monté deviennent des franchissement de col. Tout les difficultés sont démultiplier.

Je crois arrivé en haut, il y un "hôtel" en construction. Je mis réfugis dedans.


Là je suis dans la tourmente, j'ai pas envie de ressortir dans ces conditions.

Lawrence me retrouve, il n'est pas mieux.

Mais il repère un camp de yourtes 100m plus loin. Aller ça sera certainement mieux que dans ce chantier plein de poussière et sans eau.

On arrive au camp et il doit y avoir 35 militaires qui nous accueille avec une drôle de tête. Bien oui il se demande bien pourquoi on essaie de faire du vélo dans ces conditions.

Le plus naturellement du monde ils nous mettent à l'abri, nous servent du thé et une assiette de riz.

Moi j'essaie de sourires mais je suis dans le mal mentale.

On demande si on peut s'arrêter là et repartir demain. Il doit être environ 13h30.

Malheureusement ce n'est pas possible, il y a un lit par personne et pas d'extra. Il faudrait sortir la tente mais c'est clairement pas jouable.

Le conseil qu'il nous donne c'est d'aller à la frontière à 3km.


Je regarde Lawrence, il n'a pas de doute il faut monter à la frontière.

Lui décide de pousser le vélo, il n'a pas tord car pédaler demande trop d'énergie.

Avant de partir j'ajoute mon pantalon de pluie étanche pour le protéger du vent et garder de la chaleur.

On reprend la piste, couvert de la tête au pied.


On mettra 50 min à pousser les vélos pour arriver à la frontière. On fera un nombre de pause incalculable à cause du vent et de l'altitude.

De Nouveau je pousse mon vélo et j'aime toujours pas ça.


Arrivé la haut on prend 3 min pour "respirer" sur le petit banc en bois.

Le frontalier nous demande les passeports etc.

On demande si on peut s'arrêter là pour la nuit. Je suis un peu cuit et j'ai plus le mental pour avancer. Il y 16h à ce moment.

On reçoit un Non catégorique.

Il nous dit que le col n'est qu'à 1km (mais 4300m!), puis les 20km de nomanland.


D'un point de vue "légal" il est interdit de rester dans ce nomanland, tu sors du pays tu dois rentrer dans l'autre dans la journée.


Aller, la force du groupe fait son effet, on va y arriver ensemble Lawrence !

On pousse les vélos sur le dernier kilomètre qui nous prendra 20 min.

Arrivé en haut c'est littéralement le grand n'importe quoi, il y tellement vent qu'on communique avec des signes.

On fait une photo souvenir, la photo la plus haut du voyage et on tient les vélos pour ne pas qu'ils tombent.


On est en haut donc devant nous c'est la descente. 20km sur une route abandonné en partie démoli. Le soleil se couche dans 2h, on peut y arriver.

Dans la descente toujours ce vent et un élément supplémentaire ! La neige !

Il y a quelques flocons qui nous accueill lee côté kyrgys.


On arrive à la barrière de la frontière du Kyrgyzstan.

Il n'y a personne. Bon c'est pas étonnant cette frontière et "normalement" fermée.

On trouve un garde.

Tout de suite il nous demande si on a la lettre d'invitation. Vous savez les 20USD qu'il faut donner pour franchir la frontière.

On donne les passeports et on attend dehors.

On attend 30min dans le froid...

Le garde reviens, c'est bon pour Lawrence, il est sur la liste des "invités" , il peut rentrer.

Le truc c'est que moi je n'y suis pas sur la liste ! Pourtant je suis certain d'avoir payé.

Mais comme je n'ai pas envoyé la confirmation du virement à l'agence à cause d'un internet absent dans la Bartang bien il ne m'ont pas inscrit.

Il s'ensuit un coup de fil à l'agence, et je leur dis qu'il me faut internet pour envoyer cette confirmation. J'ai du mal à leur accepter un partage de connexion mais il me donne accès au réseau à la finale.

J'envoie le document demandé puis... j'attends !

Il est 19h passé, ça commence à faire bien sombre et je ne suis pas sortie des ronces !


C'est bon isl m'ont ajouter à la liste, je peux rentrer.

Un rapide contrôle des sacoches et je quitte le poste frontière.


Maintenant il faut que je retrouve Lawrence qui a pris de l'avance pour trouver un spot de bivouac.

Il est juste à 800m sur un terrain plat dans l'herbe.

Aller c'est bon la journée a été suffisamment remplie aujourd'hui.

Une nouvelle fois on n'a le plein d'eau donc pas de repas, juste du sec.

Puis honnêtement je suis un peu sur les rotules j'ai juste envie de me coucher.


Quand j'installe la tente nous avons la visite d'un renard. Il nous tourne autour comme un chien. J'ai jamais approche un animal sauvage d'aussi près. Bon faut dire que la visite c'est lui qui la subi car son terrier est juste en face de ma tente.

Désolé pour le dérangement copain, stp tu ne manges pas mes biscuits cette nuit.