On se réveille au canoë club camping de Passau.

La vue est utopique, mon hôtel au bord de l'eau, les canards en rase motte sur la rivière,la lumière blanche du matin éclair cette étendue de pelouse parsemé de pâquerettes.


Nous sommes plusieurs voyageurs à vélo en bonne dizaine, il n'y a aucun canoë ! Il peuvent rebaptiser le camping je pense ou bien la saison des pagets n'a pas commencé.


Il y une famille allemande qui est arrivée au camping hier soir à vélo. 3 enfants, la fille doit avoir tout juste 4 ans et ses frères jumeaux viennent tout juste d'apprendre à marcher.

Il voyage avec un folow-me ( attache vélo enfant derrière un vélo adulte) et une remarque, un tas de sacoches et ça navigue de camping en camping.

Les seuls limites qu'ont les enfants sont ceux des parents !....


On profite du confort d'une table et d'un banc pour le petit dej, les tentes humides de la rosée sèchent sur la barrière. Nous prenons maintenant de manière traditionnelle un deuxième café ! Ma cartouches de gaz en souffre mais elle est encore suffisamment vigoureuse pour nous chauffer de l'eau.

Cela fait 3 semaines maintenant que je suis de sur la même bouteille qui sert quotidiennement. Damien et Chloé l'appel la "bouteille qui se finit jamais"!


Le soleil est déjà bien haut dans le ciel quand on commence à pédaler. il doit être 9h30.

Nous prenons la direction de Linz en Autriche.

La frontière n'est pas très loin seulement à 25km.


Une nouvelle journée sans difficulté sur le profil alitemetrique et sans pièges. Tu suis le Danube il n'y a qu'une route possible.


J'en profite pour me mettre un peu de musique dans les oreilles, un bonne playlist de Rock des années 80-90... je file!

Les jambes sont disponibles alors je mets un peu de braquet. Vitesse stabilité à 25km/h, le cardio est calme, je suis en forme grisé par cette guitare électrique et la MAXIMATOR de la veille.

Je roule solo pendant 50'. J'aime cette sensation que rien ne m'arrêtera aujourd'hui.


Dans une ville au pied d'une pâte d'oie, je me stop et patiente pour réformer le groupe.

Quelques instants après un groupe de 3 jeunes voyageurs à vélo chargé autant que moi s'arrête à mon niveau.

" Hey is it you Alex with the home made frame bike?"

Les 3 lurrons avaient parlé avec Damien et Chloé juste avant et sans rien faire j'étais déjà fiché !

Nous roulons alors à 6 pendant quelques kilomètres....

Puis ça freine devant !

On s'arrête, demi tour, nous avons loupé la frontière !


Faut dire que le panneau est riquiqui et non compréhensible par une langue latine.

Chacun fait sa photo souvenir et je sors les lions Normand.


On descend toujours et encore le Danube mais côté autrichien l'atmosphère est différente.

La vallée est plus escarpées, les forêts sont plus dense et les nuances de vert marqué.

C'est l'un des lieux les plus beaux où j'ai eu l'occasion de faire du vélo.


Là arrive une nouvelle premier fois ! Nous prenons un petit ferry pour traverser une zone non adapté à la pratique du vélo.

Nous le savions et c'est la voie officielle de l'eurovelo 6. Il faut payer le ferry 6'5e par personne. Un peu cher pour 8 min de bateau mais nous avons choisi cette voie. ( Il y avait un autre route mais avec beaucoup de montées, 800m D+ sur 50km contre 0 D+ et 6.5e, Chloé a vite décidé sa préférence !)


On monte sur le bateau et une fois à bord, nous voyons les 3 jeunes foncer tête baissée dans le cul de sac encore bitumé après le ponton.

Il y a une route ? Ça passe à vélo ?

On regarde la carte.... non ils se trompent ça ne va pas plus loin c'est sûr ! ( On s'était quitté pour la pause repas)

Tiens tiens, sur la rive d'à côté, nos 3 jeunes foufou qui font sens inverse, on s'est fait signe le sourire aux lèvres.


Ça roule nickel sous soleil, on fait quelques pause crème solaire mais ça n'empêchera pas mes cuisses de rougir un peu....


Deuxième ferry, pas de surprise c'était annoncé aussi. Voilà 4e pour passer en face, le traverser n'a pas du prendre plus de 3 min. C'est ainsi !

Mais le budget pour aujourd'hui est consommé, il n'y aura pas de bière ce soir pour sur !


On arrive à Linz.

C'est le 1er Mai, il y a une forte population.

En plus c'est la fête foraine et nous arrivons par ce chemin. C'est oppressant.

Nous n'avons pas eu de grosses ville depuis des jours, ça fait un petit choc.

L'ambiance n'est pas très bonne, mes compagnons sont fatigués de la journée sous le soleil et des 100km parcouru.


Les terrasses nous appellent mais on résiste !

Il faut dire que nous devons prendre un temps d'arrêt car il est 16h30 et nous ne pouvons pas installer le bivouac aussi tôt. Il faut au moins tuer une heure, puis sortir de Linz et trouver un spot.


On retourne sur nos pas car l'itinéraire est par là et que la carte montre un parc.

C'est l'endroit idéal pour un break.

De l'herbe, un soleil de fin de journée d'été, et un point d'eau juste là.

Je sors "the side is UP" , récupérer mon bouquin, retire chaussures et chaussettes pour écarter mes doigts de pieds dans l'herbe, lance de la musique douce....je lis quelques pages....je lutte à lire la suivante.... l'envie d'une sieste est trop forte et je m'assoupi 10min.


Ha ba ça va mieux. Je suis ready à finir la journée.

On sort de Linz, puis on tombe sur un spot moyen mais qui conviendra pour ce soir.

À l'abri des regards, dans de l'herbe haute, on devrait pas être dérangé et ne pas déranger en retour.


On installe l'hôtel, la nuit tombe assez vite.

Le temps de manger et nous finissons la vaisselle à la frontal.

La lune est là, au dessus de nos tentes à travers les arbres devenus noir. Le contraste est remarquable.


21h, nous sommes fatigués direction le duvet, la journée fut déjà bien longue depuis 7h et demain il faudra en faire autant.