"Je vis mes intentions, mes envies pour le futur comme si elles s'étaient déjà réalisées"

Olivia Zeitline


La nuit c'est bien passé.

Au matin c'est café et nouilles chinoises instantanée.

J'ai mis la tente à sécher sur la rambarde de sécurité du pont en haut de la route.

C'est le seul endroit où il y a un peu de soleil et un peu de vent, là elle séchera vite.

Mais du coup ça attire un peu l'oeil des 3 scooter qui passent par là et 2 curieux ne peuvent s'empêcher de venir à moi.

Les gars c'est juste le matin, j'ai tout juste touché au café alors pas maintenant les ennuis svp.

Ils souhaitent seulement faire une photo avec moi. Je ne refuse pas les photos en mode selfie mais j'ai souvent cette voix qui me dit " il te prennent pour un animal en voie d'extinction, ils immortalisent un homme sauvage pour l'inscrire dans les livres d'histoire".

Voilà je ne refuse pas mais à quoi ça va bien leur servir ? Où ma tranche va finir ? Puis j'ai un l'impression d'être pris pour un hurluberlu quand ils font ça.


Moi je me prends que très rarement en photo ( un nouveau sujet de réflexion) et je ne prends pas en photo les autochtones croisée sur mon chemin non plus.

Si vous aimez voir la grand mère en tenu traditionnel confectionner un chapeau en osier vous pouvez aller à la Fnac trouver un livre photo sur l'Asie du sud-est, il n'y en aura pas ici.


9h30 c'est le moment de partir, j'ai de l'eau encore un peu de vivre et la tente est extra sèche.


La route n'est pas très difficile.

Je suis en pleine jungle, il n'y a pas de trafic et la pente est douce. J'ai la sensation d'être sur un faux plat montant.

C'est bon signe, j'ai les jambes je suis en forme.


Ce calme et cette plainitude ne dure pas longtemps, après 25km je rattrape un grand axe, je prends à droite et la route se durcit un peu.

Je retombe dans le trafic avec camion en panne sur le bord de la route et bus qui n'ont toujours pas trouvé où se trouve la pédale de frein.

Parlons un peu des bus, j'ai pas pris le bus ici mais j'ai rencontré des touristes qui l'ont pratiqué. Vous savez quoi ! Il arrivent tous avec 3 à 4h d'avance sur l'itinéraire prévu.

C'est pour ça qu'il n'utilise jamais le frein ! C'est pas qu'ils sont en retard, c'est qu'ils essaient d'établir des records entre eux pour savoir qui à les plus grosses partie !

Mettre tant de gens en danger pour leur propre Ego c'est irresponsable.

( Ça me rappelle un jeune garçon qui distribué le courrier dans une voiture jaune et qui voulait rapidement finir sa journée de travail)


Pour le midi pas de chance ça sera des nouilles. Le fameux Phõ Vietnam. Ils adorent ça ici c'est le plat national. Des nouilles de riz qui cuisent en 30sec dans un bouillon de poulet, rapide efficace mais sans énergie pour un type qui roule une grande partie de la journée. Ha non pas de problème d'obésité ici, il n'y a que très peu de calories dans ce Phõ.


On continue de monter le Lo Xo Pass. J'arrive en haut et c'est maintenant l'heure de s'arrêter.

L'altitude c'est 850m et la météo c'est pas génial, les nuages sont bas et l'univers est gris.


J'avais repéré sur la carte une cascade de l'autre côté du col. C'est encore à 10km d'où je suis. Je sens que c'est pas une bonne idée d'y aller.

Je m'arrête quelques kilomètres avant la fin du col sur un parking à camion. Si je trouve de l'eau ici ça pourrait me convenir.

C'est alors qu'un automobilistes viens vers moi. Il parle un peu anglais alors on échange quelques phrases.

Je cherche de l'eau pour dormir ici que j'annonce. Ni une ni deux, il retourne à sa voiture et m'offre 1.5L d'eau et un paquet de gâteaux.

Je crois bien que c'est la première fois qu'on m'offre un truc au Vietnam !

Il reprend sa route et moi je réfléchis à ma tente.


À ce parking il y a un tuyau d'eau qui débouche d'un petit champ de riz.

Voilà ma source d'eau !

Trouvons un endroit plat pour la tente maintenant.

Tiens en haut de cette emménagement pourquoi pas !

Je monte à pied et grimpe les 150m pour voir si c'est plat en haut.

Effectivement c'est plat et herbeux, dernière un talus, ok on s'arrête ici ça me convient.

L'eau est à portée de jambes, suffira de remplir la poche à eau et j'aurais pas besoin de faire 36 aller retour.


Voilà je m'installe puis toilettes puis spaghetti puis dodo.


La question qui m'habite ce soir concernant mon emplacement.

Est-ce que une infrastructure de sécurité routière et un endroit sécurisant pour dormir ?

Et oui j'ai installé la tente dans un échappatoire de montage au cas où les freins d'un véhicule viendrait à lâcher.

Je suis en haut, tout en haut de ces 150m de bac à graviers où la pente est prononcée.

Normalement je crains rien....on verra demain !