Une journée en ENFER!

Ce que je vais subir aujourd'hui je m'en serais bien passé.

J'ai du attendre plusieurs jours avant de rédiger cette journée, le temps que la colère et le désarroi retombe un peu.


Ce genre de journée qui me foute la haine !

Ce genre de situation qui me désole de ma condition, ma situation, et qui me rappelle que, même si il faut " aimer la vie, la chérir la vie et profiter de la vie", c'est quand même bien de la MERDE.


6h je suis déjà debout et actif.

L'idée est de partir vite, de profiter de la fraîcheur du matin pour avancer le plus possible.

J'ai géré mon eau du mieux possible, j'ai mangé un peu hier soir et ce matin et je commence la journée avec 0.3L sur moi.

Naturellement j'ai déjà soif, et vu que je me suis déshydraté un peu hier j'aimerais bien boire 2L d'eau tout de suite mais je ne peux pas.


Pour commencer la journée j'ai le MSR qui ne fonctionne pas. Impossible d'avoir une flamme plus de 30 sec. Qu'est ce que c'est de la chiotte ce truc ! C'est l'équipement le plus cher avec moi et c'est le moins fiable.


La ville de Khemara est à 75km, j'espère trouver de l'eau avant sinon ça va pas être bien du tout.


Je roule 20 min et sur le bord de la route une famille de vendeur. Genres de station service éphémère qui apparaît et disparaît en fonction des zone en travaux.

Vu comment le pneu du scooter est enfoncé dans la terre ça fait un moment qu'ils sont là. Effectivement il y a même un coin lit et cuisine organisé à côté.

Je prends de l'eau pour boire un peu tout de suite et remplir les bidons.


La route en construction continue tout droit sur le gravier et à cette endroit de la station service il y a une piste en terre qui s'échappe à gauche.

Ma montre m'indique que je dois aller à gauche.

Je demande confirmation si la piste est toujours ouverte et on me fait signe que oui.

Aller à l'aventure je quitte les travaux.


La piste est cool, je suis tranquille ici, j'en profite ça ne va durer.

La piste est en descente assez raide. J'aurais dû changer les plaquettes de frein à Battambang, j'ai aucun mordant et pas de pression dans les leviers.

Je surplombe un autre réservoir d'eau.

Au bout de 30 40 min je suis au bout de cette piste et me revoilà dans les travaux.


Camion, engins de chantier, poussière....

Pas le choix je pédales.

Il est 10hxx la température est déjà assourdissante.

Je navigue avec mon petit vélo au milieu de ces gros engins.


Puis un scooter avec la carriole sur le côté m'arrête.

Il arrive en contre sens de moi.

Je m'arrête qui sait ?

C'est une maman avec ses 2 filles, la plus grande à 4 ou 5 ans.

Elle m'explique qu'elle ne peut pas monter la route que je viens juste de descendre car son moteur n'est pas assez puissant.

Il faut qu'on la pousse !

Sérieusement ? Oui je paraît fort dans mon cuissard mais faut déjà que j'arrive à me sortir de ces travaux avant de me transformer en St Bernard.

Mais je me rappelle qu'hier on m'a aidé alors aujourd'hui c'est à mon tour de rendre service.

Je mets le vélo sur la béquille.

Je regarde autour pour délégué se service à quelqu'un d'autre. Je vois 2 jeunes hommes sous une bâche. Je l'ai appel et leur fait des signes pour qu'il vienne pousser mais ils ne bougeront pas le petit doigt !!


Me voila donc à pousser le scooter dans la montée entre les camions et les cailloux.

Je me demande de quel manière je vais payer cette dépense d'énergie qui n'est pas pour mon propre bien.

Arrivé en haut la femme est contente. Moi je fais vite demi tour pour retrouver mon vélo.

Je sais pas où elle doit aller cette dame mais devant elle c'est pire que cette petite pente j'espère qu'elle trouvera d'autres personnes qui voudront bien l'aider.


Ensuite c'est le coup du bus de voyage.

Le bus me double. Puis c'est là pause pipi quelques minutes après. Il me font tous coucou mais personne ne me rends une bouteille d'eau!

Voilà démerde toi tout seul !

La ville est à genre 60km, eux vont mettre 2h environ assis dans une zone climatisé et moi ça va me prendre 5h dans la fournaise et tout le monde s'en fout !


Il est 12h, la route se sépare en 2, à gauche ça monte raide et en face la pente est plus plus douce.

Je vais en face pour la facilité.

Ne vous demander où est le GPS et pourquoi je ne lui pas, le gps est littéralement inexploitable car je n'ai que l'ancien route qui serpente dans la jungle.

La nouvelle route n'est pas référencé sur la carte, ma localisation actuelle est au milieu de la jungle d'après le fond de carte.


Le truc c'est que tout droit ça même après 800m à un cul de sac, la section de la route n'est pas fini ici. D'où la bifurcation dans le raide à gauche tout à l'heure.


Je rentre en colère !

Bordel vous pouvez indiquer qu'il faut prendre à gauche ?

Je suis vraiment pas content et j'ai vraiment chaud.

La chaleur est insupportable.

Je prends un moment pour me calmer à l'ombre.

Le seul endroit ombragé dans cette environnement en travaux c'est sous la tourelle de la pelleteuse !

Je m'accroupis à côté du conducteur de l'engin qui lui est installé dans un hamac.

C'est la pause pour lui, il fait trop chaud pour travailler dans ces heures certainement. Mais moi je suis là et j'essaie tout de même de faire un peu de vélo.

Il me propose des fruits de mer qui ressemble à des coques.

Le truc c'est qu'il bouffe ça comme des pistaches avec la coquille. Les coques ne sont pas ouvertes, il fourre ça dans sa bouche et ensuite il fait le trie en le conmestil et le non comestible.

Il m'en propose, je refuse, déjà que le moment est horrible pour moi je vais doublé la mise à une expérience culinaire qui va me mettre en galère.

Je le répète, j'ai chaud, j'ai plus d'eau mais de la soupe dans les bidons, je suis énervé par tous ces travaux depuis hier, je suis en colère car je vais devoir passer par la partie raide alors non je vais pas me péter les dents à essayer de manger ce mollusques qui sera trop salé et va me donner encore plus soif.


Je reste 5min sous la tourelle, le temps que ma chaleur corporelle descente un peu.

Aller demi tour et direction la grimpette.


J'arrive à rouler 8 min et je dois m'arrêter.

C'est trop trop chaud.

J'ai mal à la tête, je vais faire une syncope, je dois me mettre à l'abri, je suis en danger.


Je place le vélo sur la béquille, je prends une pomme et une gourde de soupe et je saut hors de la route pour me rapprocher de la jungle.


Le soleil est au zénith, il n'y a de l'ombre nulle part, mais vite vite je dois me protéger du soleil. Je trouve une tâche ombragé.

Je ne peux pas m'y assoir car c'est plein de buissons.

Mais je dois m'assoir, mes jambes ne me porte plus, ça tremble, je suis fébrile.

Je m'assois comme je peux afin de faire baisser ma tension.


Je bois de toute petite gorgée et je ne perds aucun vitamines du jus de pomme.

Voilà, à réduire la bouffe et l'hydratation tu finis en salle état.


Ma colère augmente de plus en plus.

Je suis fatigué de cette connerie, j'en ais marre d'être là, j'en ai ras le bol d'avoir chaud, j'en ai ras le bol des travaux, j'en ai ras le bol de serré le cul tout les jours pour continuer ce voyage, j'en ras le bol de tout ces conneries.


Je me sens vraiment en danger ici , isolé sans eau et sans savoir quand je pourrais sortir de cette enfer.


Je me dis que la mort n'est pas loin, elle me cherche. J'imagine que n'importe quel médecin m'aurait mis sous perf le temps que mes constantes redeviennent normal.

Mais non ce n'est pas possible. Je suis seul ici et c'est encore et toujours tout seul qu'il faudra que tu t'en sorte.


Je termine ma pomme et je me dois de continuer. De toute façon il n'y a pas d'ombre où je suis, j'arrive à me protéger du soleil.


Je regarde mon vélo droit dans les yeux, les sourcils froncés, et je me dis que de toute façon je ne pourrai compter que sur moi pour sortir de cette situation infernale et dangereuse.


Imaginez vous, par 50°c, sur une piste rouge aussi large qu'une autoroute, où les pelleteuses ont mis la route 25 mètres plus bas que la base des trompes d'arbres certainement pour rendre la pente plus faible pour ces camions sans puissance, du coup ça découvre les roches de part et d'autre de là route amplifiant l'effet de chaleur par leur réverbération, le premier arbre est à 50m de ma position, je suis à la merci du soleil et de ses rayons qui me percutent à pleine puissance à cette heure de la journée.


Ma colère Grandi encore et encore !

Pourquoi avoir détruit la petite route qu'il y avait dans la jungle afin de faire ce truc immense sur 200km?

Pour rejoindre les 3 bungalows que j'ai vu hier au réservoir ?

Ça n'a aucun sens ! Pourquoi les hommes font ce genre de choses. Je suis en colère contre notre espèce qui fait n'importe quoi toujours et pour toujours, puis je suis en colère contre moi de m'être foutue dans cette situation.


Moi j'espère découvrir la jungle du Cambodge le long d'une rivière à l'abri des arbres. Mais je ne vois que désolant, souffrance et construire ainsi c'est comme détruire. Rien d'autre !


J'ai plus d'eau, ça y est !

Je veux mourir ici .... Putain nan sort toi d'ici bordel !

J'arrête dans un petit campement d'ouvrier.

Il fait toujours trop chaud pour travailler pour eux, ils sont tous là à faire la sieste dans les hamacs.

Je leur demande un peu d'eau.

Il me montre leur stock d'eau.

C'est de l'eau croupi dans une glacière de 5L. Non mais les gars révoltez vous un peu ! Pourquoi vous toléré de vivre ainsi.


J'en prendrai pas de cette eaux mais j'irai me servir dans la crevasse d'une bâche plastique.


Je roule encore et encore sous cette chaleur. J'ai qu'une pensée à l'esprit.

Sortir de cette enfer et arrêter ce malheur !


Je rejoins un endroit où il y a une petite station service comme ce matin.

Ici je peux trouver un truc frais à boire.


Je prends un coca et je m'assoie abasourdi sur une chaise en plastique cassé.

Ne pas tomber dans les pommes, ne pas tomber dans les pommes....


Je regarde la carte. La ville est à 30km.

Ok encore 2h max et j'en aurai fini avec ce cauchemar.

Est-ce que c'est utile de dire que je me suis fait volé sur le prix du coca? 25% d'augmentation du prix juste parce que j'ai pas la tête du local. WTF.


Les 30 dernier kilomètre sont réalisés tête baissée, les yeux fixés sur la roue avant pour s'assurer qu'elle tourne toujours.

On me fait des coucou parfois sur cette portion mais je ne réponds pas, je suis dégoûté par ce qu'il se passe ici.


J'arrive à Khemara, mon enfer ce termine mais les déception et désillusion continuent .


J'arrête manger du riz car réelle je n'ai pas fait de vrai repas depuis hier midi et là il est déjà 15h30.

Je prends ce qu'il reste et on me demande l'équivalent de 2€ pour une portion rikiki.

Je suis toujours en colère !


Ensuite après cette enfer arrivé en ville il faut trouver un endroit pour dormir.

C'est ville est assez grande avec aéroport et ports de commerce.

Le bivouac c'est pas envisageable et puis je crois que j'ai besoin d'une douche et d'un lit.

Je fais une réservation dans l'hôtel le moins cher mais il y a tout de même une piscine.


J'arrive à la réception, il y a un problème au check in à cause du passeport mais j'arrive à prendre les clés de la chambre.


Et voilà que la piscine est en rénovation, pas de pause dilettante pour Robine.


Je fais une sieste dans cette chambre où il fait genre 38°c. Pas cher pas bien, tout est un peu pété etc....


Je descends demandé de l'eau pour un café et en réalité je ne bois pas mon café car je me vois rejoindre un couple de rentrer hollandais pour un apéro improvisé au bord de la piscine.


On ira manger ensemble et ça ne me fait pas de mal de manger avec des gens à table.


Voilà j'ai fait la jungle du Cambodge. J'ai pas de mots pour vous dire que c'était nul, que les chinois yen a ras le bol, que l'humanité est perdue à mettre du béton partout, que je suis encore une fois déçu de ce que je vois et de ce qu'il se passe pendant ce voyage.