C'était bien cette nuit dans cette espèce de hall.

Je fais mon déjeuner comme d'habitude, un peu de stabilité ça fait du bien, avoir quelques repère simple pour commencer en douceur.

Ces derniers jours au petit dej je mange des nouilles instantanées avec un fruit.

Les nouilles c'est léger à transporter, c'est pas cher et ça donne tout de même un peu d'énergie.


Aller on est ready to start, toujours 2h entre le temps d'ouvrir les yeux et de se mettre en selle. Parfois j'aimerais bien prendre plus de temps pour lire ou regarder une série mais non je limite à 2h.


Je remplis les gourdes et je me lance a l'aventure.

Mon objectif est à 179km, ça fait beaucoup pour aujourd'hui on verra ça pour demain.

L'objectif c'est Khemara, une petite ville au sud du Cambodge juste à côté de la frontière thaïlandais.

Je passerai en Thaïlande par là bas, mais avant je m'aventure dans la jungle du Cambodge.

J'avais vu sur la carte une petite route qui serpente dans un endroit un peu vallonnée le long d'une rivière.

J'avais 2 possibilité depuis Battambang,. soit aller au plus court et tirer tout droit vers Bangkok en 350km ou bien aller dans ce coin isolé pour voir à quoi ça ressemble et doubler la distance pour rejoindre Bangkok.

J'ai du temps à tuer donc le temps que la lettre arrive à Bangkok et en plus il y a Katy qui potentiellement peut rentrer dans l'équation.

Voilà pourquoi je passe par ici.


Comme général, j'ai étudié la carte et sur cette distance il n'y a qu'un endroit qui ressemble à un village.

C'est dans 25km, autant dire dans quelques minutes.

Alors quand j'arrive au village il n'est que 10h30, je fais le ravitaillement en fruits et je prends du riz à emporter pour midi. Je mangerai plus tard sur la route, me trouver un endroit près de la rivière vers 13h, là même si il fait déjà chaud je préfère rouler un max avant les heures les plus chauds et de toute façon je n'ai pas encore faim.


Il y 12h, la route monte légèrement et malgré tout mon rythme est faible car il fait trop chaud. Quand ton ombre est sous tes roues de vélo c'est que le soleil est au plus haut et que les rayons te frappent le plus fort possible.

Vous savez combien de temps mettent les rayons du soleil a atteindre la terre ? Seulement 8 min! Alors quand ils touchent ma nuque ils sont encore plein d'énergie....


Je trouve une toute petite tâche d'ombre sur le rebord de la route.

Je vais faire 5 min de pause car je suis à la peine depuis quelques tours de pédale.

Faut rester attentif car la tâche d'ombre est de l'autre côté du caniveau. Le caniveau est large d'environ 1m et profond d'autan.

Si je me loupe à l'enjamber je me blaisse à coup sûr !

J'attends un peu ici, a reprendre mon souffle et mes esprits, je bois aussi un peu d'eau mais seulement quelques gorgées.

Depuis ce matin j'ai croisé aucune source d'eau rien walou quenini...

Alors je ration ! Est-ce que c'est nécessaire de vous dire que mon eau c'est plus de la soupe, elle doit être à 30° ça rafraîchi pas mais ça permet tout de même de faire fonctionner le corps.

Il y a bien 3 voitures qui passent par ici me voyant entrain de tirer la langue mais personne ne s'arrête porter assistance.


Bon alors, le réservoir d'eau est situé à environ 20km. Je devrais tenir jusqu'à la pour manger et profiter de mon repas avec de l'eau plus "fraîche".


Je me rapproche du réservoir d'eau et sur la route il y a une cabane qui propose des boissons fraîches.

C'est un couple avec une petite fille de 6 ans environ.

Je leur prend un soda et je leur demande si je m'installe à leur table pour manger mon riz. Ça pause pas de problème je peux m'installer ici.

Je suis installé un peu moyen mais c'est comme tout les jours pour eux, moi je ne suis que de passage alors je ne prête pas attention à la quantité de déchets plastiques qui jonchent le sol.


Naturellement après avoir manger je fais 20 min de sieste et ensuite les difficultés commencent !!


J'ouvre les yeux car mes oreilles ont entendu comme une détonation !

Un orage approche.

Le vent s'est levé, c'est un vent d'orage, assez fort et constant.

Évidemment l'orage est pile poil dans l'axe de ma route.

Je ne sais pas trop quoi faire et pourtant il va bien falloir faire quelque chose.


C'est quoi mes options ?

Rester ici avec la famille le temps que l'orage passe dans les déchets au pied de leur cabane. Jusqu'à quand ? Est-ce que l'orage va venir jusqu'ici ? Le vent semble dire que oui mais bon...

Rester ici c'est perdre 1/2 journée de vélo et moi je préfère être en mouvement.


Ou bien je fais comme d'habitude, je serre les fesses et mets mes "Cojones" sur la table et brave l'orage.

J'ai un peu le sentiment de colère et d'agacement en moi. C'est pas permis d'avoir des journées facile parfois !


Je regarde une appli météo, l'orage est annoncé jusqu'à 16h.

16h, à 17h30 il faut arrêter pour éviter la nuit....


Bon à la finale, je crois d'aucun des choix le correspond réellement alors que faire ?


Je reprends le vélo, je fais le plein des bidons avec de l'eau avant de partir car on ne sait pas ce qu'il y a devant et cette matinée sans aucun source d'eau m'inquiète un peu.


Je remonte sur le vélo et je chante.

Je ne sais plus bien quelle chansonnette au moment de la rédaction mais j'essaie de m'encourager ainsi.

Puis j'imagine qu'au contraire des indiens d'Amérique qui chantaient pour appeler la pluie moi je vais la faire fuir.


Je roule 12min puis 1 goute 3 -4 -12 ça y est c'est la grosse averse !

Vite un abris !

Je m'arrête sous le porche d'un restaurant guesthouse, l'endroit est désert, seul un chien craintif est présent.

Voilà je regarde l'averse dégringolé.

Je me demande si je peux rester ici pour ce soir au pire....


Le ciel est noir menaçant alors j'attends.

Jusqu'à 16h....poufff ça ne me convient pas.


La pluie s'arrête, je vais voir les nuages, c'est toujours bouché, que faire ? J'attends un peu ça repart à l'averse. Ok pas bouger.


Ça s'arrête encore de pleuvoir, visiblement l'orage serait passé. Ma route et sa direction semble dissocié alors je reprends le vélo.

Toujours avec la chansonnette comme élément de motivation.


Il est 15h30 quand je reprend la route, je vais peut-être pouvoir faire 1h30 2h max de vélo.


Je suis tout de même surpris de voir autant de vie lorsque j'arrive proche du réservoir. Il y a des petits commerces, quelques constructions récentes, on dirait même qu'il y un peu de tourisme car il y a 4 bungalows d'installer face au réservoir.


J'ai besoin de rien alors je profite que la météo se tienne pour avancer.

Je prends à droite à l'intersection pour prendre la direction de la partie en jungle de l'itinéraire.

J'ai de la chance, malgré que l'orage soit passé par là, la piste be c'est pas transformé en bourbier, je peux rouler, toujours en chansonnette.


Puis tiens une zone en travaux.

Je me fais la réflexion que là je roule sur la nouvelle route et que l'ancien route est en contre bas.

je ne le sais pas encore mais un piège est entrain de se refermer sur moi.


Je roule sur cette nouvelle piste en bonne état pour le coup, faut dire qu'il y des engins de chantier partout.

J'avance j'avance et la nuit va bientôt arriver. J'observe mon environnement il n'est pas propice du tout au bivouac.

J'ai déjà rouler plein de fois dans ce genre d'environnement et on loin des images idyllique de bivouac que l'on voit sur les réseaux.

Là je me doute que je vais devoir faire comme les types qui construisent la piste.

Il dorment ici, direct à côté du chantier, dans des abris de fortune construit avec 4 bouts de bois et une bâche en plastique bleu juste au bord de la route.

Je comprends vite que je n'aurai pas le spot de bivouac extraordinaire que j'ai trouvé hier.


Je suis surpris de l'équipement rudimentaire des ouvriers. Ils ont une petite bétonnière que tu pourrais acheter à Mr bricolage, un saut sans la ance et il cassent des pierres à la force humaine pour construire le caniveau dont je parlais plus haut d1x1m.


Mouep moi je crois, j'espère que plus loin je vais trouver un endroit mieux que le bord d'un chantier pour passer la nuit.


Je roule et j'arrive à un pont, donc il y a une rivière en dessous.

Je cherche mais impossible de trouver une zone pour bivouacer. L'eau est ici mais elle n'est même pas accessible. Je suis à la centrale hydroélectrique chinoise.


Je passe le pont, ça monte, quand j'arrive en haut j'ai un vu impeccable sur le construction d'un pont gigantesque encore une fois bien marqué de construction chinoise.


Bon bon où je vais bien pouvoir me pauser ce soir ?


Il est 17h30, on est dans le money time, je suis toujours dans un environnement de travaux, aucun point d'eau disponible et même pas de zone dégagé et sécurisé pour dormir.


Là j'ai ma bonne étoile qui vient m'aider un peu car je suis un peu dans le pétrin...

Un 4x4 s'arrête à ma hauteur. C'est une famille. Le conducteur me demande si j'ai besoin de quelque chose.

Tiens une personne veut m'aider, loupe pas cette opportunité.

Je demande de l'eau ! De l'eau svp!

Il me donne 1L d'eau et aussi 3 petit fruit.


Bon je ne sais si on peut dire un problème de moins mais j'ai 2.5L avec moi , il faudra que je m'en contente pour ce soir et demain.

Pour la tente au début j'essaie de voir si je peux passer m'installer sur un ancien camp de travailler. mais comme à chaque fois c'est plein de détritus, c'est tout casser, ça sent vraiment mauvais, c'est pas acceptable.


Je trouve finalement un endroit terrassé au bord de la route.

L'endroit semble pas si dangereux.

Je fais attention à la qualité du sol car si un orage éclate cette nuit je pourrais vite me retrouver dans un champ de boue.


Bon je arrive jusque là c'était pas une mince affaire.

Maintenant je dois rationner mon eaux encore et encore aujourd'hui.

J'ai clairement pas bu assez!

J'ai pas peur pour moi mais c'est juste inconfortable désagréable et décevant de ce retrouver dans cette environnement transformé par la main humaine.


Moi je suis persuadé que le type du 4x4 il est habitué de cette route et que vu l'heure à laquelle il m'a vu il a compris que j'étais dans la merdasse. Il a fait ce qu'il a pu.


Avant de rentrer dans la tente, je regarde le ciel étoilé, je me dis que si les étoiles sont là c'est que l'orage ne reviendra pas.

Je peux aussi observer des lucioles assez grosse qui volent d'arbres en arbre.


Est-ce que ça vaut le coup ? Est-ce que vaut l'énergie utiliser ?

Est-ce que ça vaut le courage employés ?

Pour voir une poignée de lucioles clignotaient!!!