Comment il dit Francis Cabrel déjà ? ...." Les murs de poussière"
J'ai dormis dans un tas de poussière, toujours sur ma paillasse, le dos posé sur une planche en bois.
J'aurais pu installer mon matelas, placer la tente ici où là bas mais non....non j'ai pas le goût de m'enfoncer dans une zone inhabité pour juste me dire j'ai dormi dans le désert.
Assurément j'aurais pas pu planter la tente dans ce désert où la terre y est imperméable.
Alors j'essaie de trouver du social et je continue de dormir au bord de la route.
J'y gagne un peu de temps au matin avec moins de choses à ranger et j'ai de l'eau à volonté.
Voilà voilà.... une nouvelle fois je me demande qu'est ce que je suis venu faire ici!!
Je prends mon café et je regarde l'étape du jour.
J'imagine être à Dushanbe ce soir mais... après avoir consulté la carte c'est à 260km.
Bon bien je ne vais pas y arriver aujourd'hui.
Je décolle avant 9h, je continue mon itinéraire et, comparé à hier il y a une nouveauté, j'ai le vent de face.
Pouf pouf pouf, aller tranquillement en cadence on termine l'ascension ( moins raide que hier, mais pas moins facile à cause du vent).
J'écoute un podcast sur " les valeurs" , " vivre l'instant présent" , " les relations".
J'imagine bien connaître mes "valeurs" et les choses qui me font "vibrer".
Toutefois, la réflexion d'une interview dans le podcast me touche. Je ne suis plus " auto-suffisant".
Je m'éloigne de mes valeurs de partage, d'entraide, d'échange pour aller vers.... de l'isolement prolongé.
Je l'ai déjà dit mais je veux bien me répéter, j'ai suffisamment était seul pour vouloir continuer à creuser dans ce sens.
Ma situation me bloque dans une zone déjà suffisamment exploré et moi j'aimerais ouvrir d'autres champs de compétences.
Le voyage sert à l'ouverture d'esprit, la tolérance et la compassion. J'ai déjà beaucoup voyagé et j'en suis peut être fatigué.
Je vais avoir passé beaucoup de temps sur les routes et je ressens de la fatigue.
Ce matin les paysages étaient assez beau et bien différent des derniers semaines et je ne me suis même pas arrêté prendre une photo souvenir.
Encore un "voilà...."
J'écris ces mots au sommet de la bosse du jour, pour arriver la route était en construction, une portion en pente sur de la piste, une voiture m'a arrêtée dans cette section pour faire une photo, j'avais le cœur qui tapé fort, toujours à 100% quand il s'agit de pédaler.
Cette voiture m'informe que le prochain restaurant c'est dans 20km.
Pouwwa j'en ais encore pour 1h30 à ce rythme là.....
Mais en haut de la bosse, un papy me fait un signe de s'arrêter. Il est pré de 12h on stop. Il y a un truc ici et maintenant et non pas dans 1h alors je m'arrête.
Un bout de pastèque, un morceau de pain, deux riquiqui morceaux de d'agneau et du thé.
Je profite du moment pour mettre le téléphone en charge pendant la sieste car qui sait si j'aurais de l'électricité ce soir ?
Vers 14h , sous la chaleur je repars.
Avant ça je demande combien je dois pour le "repas".
Il annonce 50 000 sum.
Ça fait 3.4 euros.
Je me fais arnaquer, je le sais, lui il sait que je sais ! Alors il me donne une grappe de raisin pour passer l'aprem.
A savoir qu'à Sanmarquand, lors du repas au bazar avec Angie le lundi, nous avons payé 50 000 sum pour nous deux !
Je mets la musique et c'est reparti.
Il fait chaud et il fait chaud....
La route est en état franchement moyen moyen....
Alternance de section en travaux, de portion rénové et de portion à rénover.
J'ai pour objectif le prochain croisement sur la carte, c'est dans 50km.
D'ici là je suis reste dans la vallée.
Au croisement il y station service, mini market et petit resto, parfait pour éviter l'installation de la tente.
Plus je progresse dans la vallée, plus elle s'embellit.
Je repense à ma réflexion du matin qui disait " ça change les montagnes, elle sont pas si moche, tu pourrais prendre une photo, mais ça signifie s'arrêter, je ne souhaite pas m'arrêter, je prendrai pas de photo !"
Donc j'arrête 40sec prendre une photo du canyon qui est devant moi.
La route continue.... puis la route " s'arrête" toutes les voitures partent à gauche et elles quittent la route principale.
Je suis le trafic puis mon gps m'indique que je quitte la trace.
Je consulte la carte. Effectivement la petite route mène au village et ce n'est plus la route principale.
Je fais un petit demi tour, je me retrouve sur la route et j'avance.
Hey bien j'ai pas fait 2km qu'il y a un énorme trou pour faire passer une canalisation au travers de la route.
J'arrive à contourner.
Je continue.
Puis rebelote, encore des trucs à éviter.
J'arrive à une intersection, aucune voiture autour de moi. Mon gps me dit d'aller tout droit mais tout droit il n'y a pas de route, c'est un gros talus impossible à passer.
Un passant me voit planter là devant ce tas de cailloux.
Il vient à ma rencontre.
J'indique que je souhaite aller à Denov, la prochaine grosse ville ( mon carrefour et dans cette direction)
Il me dit de passer par le village, la route n'est pas fini !
Donc mon application propose des itinéraires futuriste qui n'existe pas encore !
Ok, je le suis, je traverse le village derrière sa voiture, puis lui part à gauche et me signe de continuer tout droit.
Aller hop c'est reparti !
Effectivement le traffic que j'avais abonné il y a 5km est de nouveau là.
Je me fais stopper par une voiture,. aller une petite photo...
Puis survient un " événement"
Un bus ralenti à ma hauteur, me fait signe de monter, je m'arrête sur le bord de la route.
Je vais à Denov que je dis ! Moi aussi il répond.
Le bus est vide, il y a personne.
Je lui demande combien ça coûte ? En faisant ce signe avec les doigts.
Il fait se geste de la main qui signifie "laisser tomber…!"
J'ai presque 90km au compteur, mon intersection est dans 12km, je l'ai ai dans les cuisses sans difficulté alors j'accepte cette main tendue.
En plus Denov c'est à 70km d'ici, ça va me faire gagner quasiment 1j!
Et hop Robine fait du bus !
J'avais pas encore utiliser ce moyen de déplacement dans le voyage.
On arrive à Denov.
C'est une grande ville. Un peu trop pour mon profil de campeur paillasse au bord d'autoroute.
Il est trop tôt pour s'inquiéter d'où je vais dormir. D'abord allons manger car là pastèque de ce midi s'est volatilisé.
Pendant le repas je lui demande où je peux dormir.
Il me répond à l'hôtel. Je regarde sur Google les hôtels de la ville.
Il y a 3 hôtel et le moins cher est à 50 euro la nuit.
Non non non hors de question que je mette autant d'argent pour une douche dont je peux me passer.
Je fais un peu le bouru en lui disant que je vais dormir là sur la paillasse défoncé au bord du trottoir.
Il ne veut pas, il y a des caméras machin....
Bref on part tout de même à l'hôtel, il va négocier le tarif.
Naturellement le prix de la chambre n'est pas négociable.
Il est 22h passé, dans cette grande ville, sans solution....
Je lui dis qhier soir j'ai dormi dans la salle de prière d'une station service.
Ça lui donne l'idée d'aller à la mosquée.
Pas de souci, je sais que ça se fait, d'autres voyageurs l'on fait avant moi.
La mosquée est au fond de la petite ruelle.
On décharge le vélo, il me dit au revoir et file me laissant tout seul au milieu de la ville.
Bon bien si je suis là c'est que mon destin est ainsi fait.....
J'avance dans cette ruelle sombre.
Effectivement au bout c'est bien une mosquée.
Devant la mosquée un grand parvis, l'équivalent de 3 terrain de handball.
Je trouve des hommes âge sur un banc entrain de boire le thé.
Il m'offre un thé et j'explique ma situation.
C'est là le moment où après ta journée sous 40°c, l'arnaque vécu ce midi, la fatigue générale d'un journée passée sur la route, tu dois présenter la meilleure version de toi pour éviter de recevoir un "Non".
Ça demande un peu d'effort !
J'ai l'autorisation du prêcheurs de dormir ici pour la nuit.
Il me prêter un tapis un oreiller et une couverture. Il m'installe sur le parvis à côté de mon vélo qui est attaché au poteau.
C'est parfait, faut juste qu'il ne pleuve pas car là pour le coup je suis à la belle étoile.
Avant de partir il m'informe que demain à 6h c'est l'appel à la prière.
Parfait pas besoin de mettre de réveil.
Je vais me réveiller tôt et je serai vite a Dushanbe du coup !
Il éteint les lumières du parvis et je commence ma nuit.