11h30 je suis dans la tourmente....


Voilà j'attaque mon 6 mois de voyage d'une façon qui ne me convient pas beaucoup.


Ma situation est inconfortable car un peu indépendant de ma volonté.

Devant nous est la pire section de la Pamyr highway.

Nous avons fini la route "Nord" hier ce qui nous permis de rejoindre le tronçon Commun route "Nord" route "Sud" en direction de Khorog.

Cette portion commune est longue de 180km.

La route y est dévasté car trop fréquenté.

Pour remédier à cela l'état fait des travaux sur certains tronçons, 7 ou 8 au total.

Ce que augmente encore plus le trafic avec les camions de chantier.


Les voyageurs croisé à Dushanbe plus ceux de l'auberge d'hier sont hunanime.

C'est la section la plus horrible de la route !

Même en taxi ça fout le moral à 0 car trop de bosses trop de trous et la poussière qui s'infiltre dans l'habitacle.


D'où nous sommes et où nous allons,. naturellement c'est que de la montée.

A vu de nez il y en pour 3 gros jours de vélo pour arriver à Ruhson où commence la Bartang Valley.


6h30 réveil,.les premiers mots de Lawrence servent à me persuader de faire le trajet en Taxi.

Il aimerait bien un jour de off après cette première partie de Pamyr, qu'on va gagner 3j ce qui nous permettra de profiter de la Bartang plus sereinement et surtout qu'on va jumper cet enfer.


On forme une équipe, il faut entendre cet appel, on fait la Pamyr highway ensemble, c'est ça le deal, je suis engagé.


On commence à renseigner sur les tarifs.

400 somoni par personne mais départ demain donc il faut remettre 200 pour la nuit à l'auberge.

D'accord voilà un premier prix.

Allons en ville voir les autres propositions.

On reçoit une offre à 1500 somoni. " tu rêves mon grand !"

Une autre à 200 dollars." Bonne blague, qu'est ce qu'on rigole !"


On arrive à la station de Taxi.

On comprend vite que le prix pour atteindre notre destination c'est 1000 somoni par voiture.

Le truc c'est qu'avec nos vélos on a besoin d'une voiture " privé".


Nous y sommes, je suis installé derrière le conducteur sur la banquette arrière d'une Opel Astra de 1993.

Les vélos sont sanglé sur le toît, les sacoches dans le coffre.

Ce matin j'avais averti Lawrence qu'une telle distance même en voiture ça nous prendra la journée.


Ça n'a pas loupé, j'avais vu juste.

Départ à 11h30 pour une arrivée à minuit.

Plus de 12h pour faire les 170km jusqu'à Ruhson.

Les gens avaient raison, c'est l'enfer.

On est secoué comme des pruniers, le traffic est présent, il faut croiser les poids lourds au bord du ravin.


Pour se mettre dans l'ambiance le chauffeur a mis de la musique traditionnelle. La radio ne fonctionne pas, c'est une playlist, il y a 12 chansons, on aura les 12 chansons pendant 12h!


Je trouve la matinée particulier difficile à supporter, après l'attente du matin pour trouver la voiture et les conditions du voyage mon cerveau ne le toléré pas.

Je m'extirpe de ma condition et mon esprit s'envole vers un univers plus supportable.

Mon corps est là, pris au pied dans cette Astra, mais moi je suis parti dans un autre univers où je retrouve du confort et du bien être.


14h15, nous sommes devant la première zone de travaux.

Une pelle hydraulique est au milieu de la route, elle creuse une tranchée en travers de la route, les camions bennes sont au nombre de 5 et il tournent pour charier les gravats en haut de la route.

Voilà, une belle tranché bien profonde, impossible de passer.

Le conducteur de travaux ( chinois) nous informe qu'il rouvrira la route ce soir 18h.

Voilà tu y ais, pour le moment ça s'arrête là.

On lâche la voiture et on se dirige vers le village, tenter de trouver un truc a manger.

Bon il y a quasiment rien, une petite échoppe qui vend des gâteaux sec uniquement.

Il n'y a pas d'endroit pour boire un thé ou faire un vrai repas.

Ça sera donc gâteau sec pour ce midi.

On n'est pas retourner à la voiture faire du riz car les biscuits c'est mieux.


16h j'ai sommeil.

Je "m'installe" pour une sieste.

L'environnement ne permet pas de se positionner facilement.

Aucun banc, pas de paillasse en vu, le sol est jonché de détritus, je ne vois qu'une solution, m'allonger sur le petit muret sur lequel je suis assis. Je prends le pari de pouvoir dormir là car mon petit muret est le couloir d'eau de la fontaine du village.

L'eau est à ma gauche, 1.2m plus bas, si je perds l'équilibre en dormant je vais me faire un belle chute.

Me voila allongé, la largeur du muret n'est pas plus grande que mon tour de taille, j'utilise mon bidon d'eau en guise de repose tête, je pars immobile pour un sieste de 30 min.

Je provoque l'admiration de mes observateurs.


Je me réveille et je remange quelques biscuits.

On s'ennuie bien a attendre, je regarde un épisode de ma série quand soudain une voiture traverse le village.

Ça y est ça rouvre, il est 17h30.


On reprend la voiture pour 15 min, deuxième section de travaux, on attend quelques minutes.

3eme section de travaux, rebelote.


De l'autre côté de la rivière c'est l'Afghanistan.

On regarde quelques bourka intégrale déambuler sur la piste d'en face.

On voit aussi quelques 4x4 et de petits moto.

Ce sont des talibans.

La zone est très surveiller, interdit de faire des photos, Lawrence s'y risque tout de même.

De notre côté il y a des militaires qui patrouille par 3 tous les 3-4 km. Mitrailleuse en bandoulière il protège la route.


On reprend la route, la nuit tombe, il fait nuit noire, mais il y a toujours autant de poussière.

Plusieurs fois on se retrouve aveuglé par le nuage de poussière après avoir croisé un camion.

C'est comme un épais brouillard où les feux de voiture ne servent à rien pour voir où aller.

La voiture est à l'arrêt, proche du ravin, on ne voit pas où est la route.


21h, on fait une pause manger, il y a un petit resto ici.

Je sors de la voiture, je me crois dans le film Mad Max.

Les camion et voiture sont tous hors d'âge, leur feux donnent une impression d'oppression, ma silhouette est là à peine visible dans la poussière.


On reprend la route, encore 3 à 4 heures de route.

Bon j'utilise ma compétence le plus utile aujourd'hui, savoir dormir n'importe où et n'importe comment.

J'enchaîne 2h de sommeil, dorloter par les suspensions de mon Astra.

Une nouvelle fois c'est une nouvelle parade de mon esprit pour sortir de ma condition de passager.

En plus je sais ce qu'il m'attend ! On va arriver à Ruhson mais on n'a pas de réservation, il sera tard, je ne souhaite pas être fatigué dans cette future situation.


0h00 on est à rushon. Le conducteur nous pose dans l'auberge de la ville, on réveil l'hôte et il accepte qu'on passe le reste de la nuit chez lui.


Avant d'aller se coucher une douche pour nettoyer les 800g de poussière qu'on a sur nous.


Je ne sais pas ce qui va se passer demain mais j'espère vivement passer une meilleure journée que aujourd'hui.