Voilà qui commence mal!

J'ai très mal dormi,. quasiment en insomnie toute la nuit.

Je me réveille car c'est l'heure mais je n'y suis pas du tout.

Est-ce que c'est le stress de l'étape du jour où c'est l'alcool d'hier soir qui à garder mon cerveau actif cette nuit difficile à dire.

Je dois faire avec.


Comme hier, je n'ai pas de petit déjeuner, allons trouver un petit resto d'ouverture.

Je marche dans quelques rues mais rien n'est ouvert, il est quasiment 8h pourtant.

Je tombe sur le marché. Je prends 2 barquettes de riz avec un œuf. Et aussi 2 sachets de riz enroulé dans une feuille de bananier et aussi une sorte de salade de choux.


Je retourne à la guest pour manger le riz et boire mon café.

A table, il y a d'autres clients, eux se déplace en pick-up.

Mon mode de voyage en vélo leur fait l'attraction de la matinée.

Et tu viens d'où et tu vas où.....?

J'explique mes premières journées dans le Laos et je leurs dit que aujourd'hui je vise Luang Prabang.

Ils me regarde avec des gros yeux !


Luang prabang c'est à 115km d'ici mais c'est sur 3000m de D+.

Ils me disent qu'ils on mis 3h30 à faire la route hier en voiture.

Clairement entre l'endroit où nous sommes et Luang prabang il n'y a qu'une route possible !

Attend mais 3h30 de voiture ça représente combien de temps de vélo ? 10h 12h 24h?

Bon j'avais bien noté que c'était la portion la plus dure mais là ça s'annonce vraiment terrible.

J'avais regarder la carte en amont, sur les 115km il n'y a pour ainsi dire pas de ville. Ça va être comme l'autre jour à coup sûr , que des villages de cabanes en bois où on ne trouve aucun commerce.

Mais ce matin avec mes 2 portion de riz j'ai anticipé et j'ai un truc à me mettre sous la dent pour déjeuner.

Du coup, eux comme ils en viennent, je leur demande si il y a des trucs à manger sur la route. La réponse est non, seulement des cabanes en bois.

J'ai mes 2 sachets de riz avec moi que je leur dis, mais la dame m'arrête dans mon délire. C'est pas du riz qu'elle me dit ! Tu ne dois pas manger ça aujourd'hui sinon tu vas tomber malade.

De quoi ? Tombé malade ? C'est pas du riz que j'ai pris ?

J'ouvre un sachet et effectivement ce n'est pas du riz mais un bout de viande crû qu'il faut faire cuire dans la feuille de bananier.

Bon bien me voilà bien j'ai rien du coup !

Super sympa, ces personnes le donne quelques bananes pour éviter de mourir de faim au milieu de rien.


Comme hier il est 9h30 quand je commence à pédaler.

Dans mon esprit j'ai cette réplique des "bronzé font du ski" ....."J'y vais mais j'ai peur!"


A mon avis j'ai un avantage aujourd'hui comparé a hier, il fait gris, pas très chaud, ça va m'éviter de frôler l'insolation comme hier. Je prends la moindre aide qui peut m'aider mentalement à m'engager dans cette journée.


Je fais 2km et Vlan c'est parti ça commence tout de suite.

Petit braquet et c'est parti pour la journée que je me dis.

Je met le petit braquet mais je suis déjà en galère pour faire tourner les pédales. Ce n'est pas la petite balade à moulinet calmement pour prendre de l'altitude.

Nan nan, je suis déjà avachi sur le vélo, a donné des grands coups pour conserver le peux de vitesse que j'ai.

En 20min j'ai le bas du dos qui se raidit déjà, ben oui c'est les efforts des deux dernières journées qui n'ont pas été digéré.


Rapidement je me lève de la selle et je me mets en danseuse pour soulager mon dos endoloris.


Autour de moi c'est la jungle a perte de vue, dans une enfilade de petits sommets d'environ 1000m d'altitude.

Je me fais doublé par un pick-up, puis 30min après un deuxième.

La route n'est pas du tout fréquenté, personnes ne passe pas ici où quoi ?


Voilà ça y est j'ai plus la tête pour me battre contre la route et la pente.

Un 3eme pick-up arrive, je tends le bras et leve le pouce. Faire du vélo ici n'a aucun sens !

Pas de chance, le pick-up continue sa route. Je suis seul face à cette route montagneuse.

Je continue de pédaler mais à chaque bruit de moteur que j'entends arriver je me retourne pour voir si c'est dans mon sens et si ....je peux pas en profiter pour sortir du pétrin dans lequel je suis.


Oui car je suis un peu dans le pétrin !

2h de vélo et tout juste 20km de parcours sur les 115km du jour.

Bordel ça va pas le faire ! Je vais pas arriver à Luang prabang chargé ainsi!

Je me demande même si j'en serais capable avec mon vélo de route carbone ?

Probablement j'imagine mais on ne le sera jamais car lui n'arrivera jamais jusqu'ici.

Je ne suis pas un expert du Tour de France, mais sur les étapes de montage, les gars font quoi.....140km pour 2000m D+? Ça me paraît beaucoup plus simple que mon truc et je suis en mode hippopotame en plus !


Je m'arrête prendre mon souffle en haut de la première montée du jour.

Je suis en haut de la première des 3 difficultés du jour et j'en ai déjà marre....


Un 4eme pick-up arrive dans mon sens. Je lui fais de grand signe.

La voiture ralenti et s'arrête 100m devant.

J'arrive au niveau du conducteur et là surprise, coup de chance, je sais pas trop....il est au téléphone !

Il ne sais pas arrêté pour moi mais pour décrocher.

Il prend tout son temps pour son appel, moi je suis juste à côté de sa portière et je ne bouge plus.

Du coup j'hésite un peu.....il ne sait pas arrêté pour moi, dois-je continuer sur cette route de barjo où bien j'attends la fin de la conversation. J'attends.

Il raccroche et je prends son attention.

Je demande de l'aide, je vais à Luang prabang, est ce que toi aussi ? Oui! Génial, tu veux bien m'y conduire car c'est trop dur à vélo. Il accepte et me voilà dans la benne du pickup.


Je regarde autour de moi et il n'y a vraiment rien de rien !

La route est particulièrement pentu, même le pick-up souffre dans certaines sections.

Franchement j'aurais fait comment moi et mon bike?

Assis dans la benne du pickup j'ai froid, je mets mon coupe vent, effectivement c'est un peu l'hiver pour eux. Moi avec la vitesse et la transpiration du vélo je ne veux pas attraper froid inutilement.


Je suis déçu tout même de me retrouver dans la benne. J'ai baissé les bras face à cette difficulté. Je vis ça comme si j'avais abandonné, je ne suis pas capable.

Je ne suis pas satisfait.

J'ai plusieurs questions dans mon esprit, est ce c'est possible de faire ça d'une traite en vélo ? J'aurais pu attendre avant de solliciter de l'aide car je n'étais pas épuisé, j'en avais juste marre de la difficulté.

Est-ce que certains font se choix de passer par la terre pour aller à Luang prabang ou bien tout le monde prend le bateau sur Mékong ?

Je suis amer d'avoir vécu cette fracture mentale si vite après juste 2h sur le vélo.


Mais je me dis aussi que, tout de même, j'ai essayé ! J'ai fait 2h avec les armes que j'avais aujourd'hui.

Que les 2 dernière jours étaient loin d'être facile et j'ai certainement de la fatigue.

Que mon objectif était d'arriver ce soir à Luang Prabang et que en vélo ce délais n'était pas respectable.

Que j'ai réussi à trouver une solution à mon problème et que c'est l'une des motivations principales de se voyage, réduire sa zone de confort et y résoudre tout de même des problèmes.


J'accepte ma place dans cette benne inconfortable.


Il nous aura fallu 2h40 pour faire les 90km restant.

On traverse le Mékong sur une barge et une fois passé de l'autre côté il me dépose sur un trottoir.

Quand tu voyage en itinérance, beaucoup de décision se prennent sur un trottoir !

Là je dois choisir un endroit où dormir pour les 2 prochaine nuits.


L'idée c'est de visiter sur un jour et de repartir ensuite pour maintenir mon timing du 28th December à Vientiane la capitale.


Aller un lit en dortoir avec le petit dej du matin pour 3.5e ça ira bien.


L'hostel est à 800m de mon trottoir.

Check-in, douche et je fais une balade en ville en direction de la plage pour le coucher du soleil.


Une fois l'astre lumineux passait derrière l'horizon je me dirige vers le night market afin de trouver à manger car là j'ai bien faim!


Dans la rue qui me conduit au night market je crois les yeux bleux topaze de l'Australienne d'hier matin.

On échange quelques mots et elle me félicite d'être arrivé à Luang prabang mais je lui avoue que j'ai pas tout roulé.


J'arrive au night market. Entré, plat et bière.

Je mange avec un français et on se raconte nos vies (encore les mêmes paroles, le même discours, sur mes vies professionnelles. Avec le temps et l'exercice,. j'arrive à faire de plus en plus synthétique et tourner ça à la dérision)

Bizarrement après le repas j'ai encore faim et je reprends un truc à manger sur la route de l'hostel.