'Si tu as peur, cela signifie que c'est important pour toi'

Maud Ankaoua


La soirée d'hier avec Jean Paul était bien appréciable.

Me voyant revenir au camping déconfit il a ramené quelques bières lorsqu'il a été faire ses courses.

Ça m'a fait du bien de discuter, j'ai relativisé.

Discuter avec des personnes qui ont plus de vécu permet d'en retirer quelques leçons de vie.


Je me réveille ce matin après une bonne nuit ( en plus le matelas ne s'est pas dégonflé cette fois) mais je suis un peu déboussolé.

J'ai aucun itinéraires de planifié, je sais que le 14 à batumi c'est fichu et ça me vexe.

Je ne vais pas respecter notre rendez-vous avec Damien et Chloé et tout ce que ça signifie pour moi.

Côté météo, c'est couvert avec du vent. Ça rappelle le temps du début du voyage.


Je choisis une trace assez plus direct et je m'assure que la route est bitumé sur la carte Michelin de Jean Paul.

Je n'irai donc pas à Trabzon pour chercher une popote, je vais continuer avec ma Tefal jusqu'à trouver un Decathlon.


8h30 je prends le vélo.

Le seul truc que je sais pour le moment c'est que sur mon vélo j'arrive à réfléchir, je me sens plus fort et j'ai toujours cette envie de pédaler.


La journée début par un passage de col à 2100m, 20km et 2h pour atteindre le sommet.

J'ai moins de jambes que hier assurément.

Je suis sur l'autoroute dans ce col, on n'a pas l'impression d'avancer sur une route aussi large.

Pour passer le temps j'écoute le podcast de RMC sur le tour de France. Merci Alex pour le conseil.


Arrivé en haut je fais une photo et je met le coupe vent car il fait 10°c seulement.

Au début de la descente ça va vite ! En position aéro, je rattrape une voiture.

J'ai froid alors je m'arrête et je mets une couche supplémentaire.

Ha ça va mieux j'ai moins la sensation de froid à pleine vitesse.


Naturellement la descente passe assez vite et me voilà à pédaler sur le plat.

J'ai une petite sensation de faim, j'ouvre un paquet de gâteaux et je checker la carte pour voir si du pain va se trouver sur la route.

Il y a une station service dans 10km avant de tourner à droite et de partir dans la pampa.


J'arrive à la station vers 12h15, pas de chance, a la question " où est le pain ? " La réponse est non pas de pain ici.

Je prends des crackers pour compenser et je reprends des gâteaux.


Je mange au pied de la station, il y a une petite table.

Je regarde ma route comme a chaque midi et je capte du WiFi. Je vais demander si je peux avoir le mot de passe mais une nouvelle c'est non.

J'en ai mare de prendre des non a tout bout de champ.

Une voiture arrive avec 3 jeunes à l'intérieur.

Ils viennent chercher du soda.

En sortant de la boutique, alors qu'ils ne me prêtaient pas attention, je les salut.

Dans le lot il y a un français qui étudie à Rennes.

On discute et on parle de l'itinéraire, il est du coin il sait si je pars sur une piste où du bitume.

Rassuré il m'annonce que toutes cette route est bitumé.

Par contre il me dit de faire super gaffe pour le bivouac car ici...il y a des ours !


Je repars en selle et j'écoute Maud Ankaoua sur l'auto sabotage. Je comprends mieux les émotions et les idées qui me traverse.

Ça me rassure et ça ouvre des perspectives.


Ça file cette aprem, je suis en faux plat descendant, installé sur les mini prolongateur, le compteur indique 35km/h.


J'arrive dans une petite ville, des jeunes hommes sont au çai et me font signe.

Un léger temps d'hésitation, le temps de ralentir l'engin quoi, j'ai un peu frais un thé me fera pas de mal.

Il est 16h quelques...


Je ne remettrai pas un coup de pédale de l'aprem.

Dans le bar, il y a David, un truc qui a passé 35 ans en France en tant que directeur d'entreprise dans le bâtiment. Ici pour quelques jours de vacances, il est seul également, l'invitation ne se fait pas tarder !

On mange ensemble, tu vas dormir chez moi et je t'emmène en ville.

Ne pas refuser une main tendue.

Dans ma situation j'ai tout intérêt à accepter car ainsi j'évite le problème de l'ours pour ce soir et je vais vivre l'expérience de la généreuse Turquie.


Arrivé en ville on enchaine les " whisky chaud" comme ils disent en désignant le çai.

Nous passons par la case miam miam, puis baklava, puis encore du thé....

On est rejoins par un ami à lui qui est champion du monde de bras de fer!

Le gars c'est une boule de muscle.

Je fais véritablement brindilles à ses côtés.

Il me montre une compilation de ses meilleurs match.

Bon c'est pas une blague ! Le gars est vraiment un champion de bras de fer!


Au retour on s'arrête fer quelques course pour ma journée de demain, puis une douche et une vraie lessive.


Je lui fais part de mon problème de popote, il me dit de regarder dans ses tiroirs.

Hey mais que voilà,

La vache c'est vachement bien cette petite casserole en inox, en plus il y a un couvercle !

Tu prends qu'il me dit c'est pour toi.


Des amis du village arrive boire le café, ça pose quelques questions puis c'est à mon tour.

Quel itinéraire conseillé pour rejoindre la mer noire ?

Avec les informations reçues je peux y être dès demain je pense.

Puis il reste 150km sur du plat pour rejoindre batumi.

Le 14 est encore jouable !



Me voilà remobilisé.

Il faut toujours avancer car les solutions sont juste là